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HISTOIRE DE LA LOIRE

Au 3ème siècle avant JC, les Romains entretenaient des relations économiques avec les tribus gauloises du Forez, les Eduens et les Ségusiaves. Ces derniers ralliés à Vercingétorix, auraient été battus par les armées romaines du côté de Saint-Haon-le-Vieux en 52 av. JC. Les Romains s’installèrent dans la région et fondèrent Forum segusiavorum, dont découlèrent les noms de Feurs et Forez.

Après la chute de l’Empire romain, sous les Carolingiens, le Forez fut rattaché au royaume de Bourgogne. Le roi Gontran dota le Forez d’une administration stable en nommant des comtes du Forez qui obtinrent bientôt le droit de transmettre le pouvoir de père en fils.

Entrée en possession du Forez en 1530, Louise de Savoie, mère de François 1er, fait don du comté à son fils. François 1er entre à Montbrison le 25 avril 1536 ; le comté indépendant a vécu, place à la province du Forez réunie en 1542 à la généralité de Lyon.

Sur cette vue de Roanne qui remonte à la fin du XVIIe siècle, la perspective est très écrasée et la vue est assez fantaisiste. On y voit la chapelle Saint-Nicolas (chapelle des Mariniers), la chapelle Saint-Michel (chapelle du lycée Jean Puy), le donjon du château, et le bac à traille. 

Pendant la Révolution (13 janvier 1790) la généralité comprenait le département Rhône-et-Loire. En été 1793, le chef-lieu du département de Lyon, se soulèva contre la Révolution. Et pour affaiblir la rébellion, le département fut scindé en 2 parties. Le 29 brumaire de l’An II (19 novembre 1793), la Convention confirma la création du département de la Loire avec Feurs pour Préfecture (Montbrison penchant pour la contre-Révolution). Montbrison deviendra Préfecture à son tour de 1795 à 1856, année de l’installation définitive de celle-ci à Saint-Etienne. Plusieurs hommes politiques célèbres ont présidé le Conseil général du Département de la Loire, notamment le Duc de Persigny, Antoine Durafour, Antoine Pinay et Lucien Neuwirth. Depuis, 1994, c’est Pascal Clément qui en assure la Présidence.

Roanne, site fluvial

L’Homme à l’ouvrage - 2 mars 2006, par: Charles Berg

Histoire de l’évolution du site fluvial de Roanne.

Pendant longtemps, la Nature dictait sa loi dans l'aménagement fluvial. Les hommes s'en sont  accommodés jusqu’à ce qu'il prennent les choses en main, et s’affranchissent du relief pour faire passer les bateaux d’une rivière à l’autre. Et cela a conduit à un profond bouleversement de la façade fluviale de la ville de Roanne. Le début du 18ème siècle a débuté avec l’extraction de la houille stéphanoise. Pour faciliter la descente de celle-ci par bateaux, depuis son lieu d’extraction jusqu’aux marchés de Paris et de la basse-Loire, le Duc de La Feuillade concrétisa le rêve de Jacques Coeur de rendre la Loire navigable de Saint-Étienne et Roanne, et confia à la Compagnie La Gardette le soin de dérocter les gorges de Villerest.

Les prémices de la révolution industrielle

Le Duc de La Feuillade y a tout intérêt, car en traversant son fief, les bateaux devaient s’acquitter d’un péage. De plus, il est actionnaire de la Compagnie des Seigneurs du Canal de Briare, où passera obligatoirement le charbon à destination de Paris. Ce sont les prémices d’une révolution industrielle qui pointe à l'horizon. C’est aussi au début du 18ème siècle que le blésois protestant, Denis Papin, est parti en Prusse, après l’abrogation de l’édit de Nantes, expérimenter sur la Fulda à Münden, le premier bateau à vapeur.

Les premières "sapines", bateaux conçus pour un seul voyage à la descente à Saint-Rambert, "avalent" les gorges de Villerest en 1704 ou 1705. Le duc est passé outre l’opposition des villes d’aval, Orléans, Blois, Tours,... qui prévoient les dangers de ce déroctage sauvage des gorges. Et comme pour leur donner raison, la crue de 1707, dont le flot n’est plus freiné par les rochers, est catastrophique pour Roanne, et l’on édifie rapidement les digues de La Roche et de Pinay en 1711.

Les digues de Pinay et de la Roche telles qu’elles sont présentées dans le cours de navigation intérieure de l’ingénieur Debauve en 1878. (Coll. du Musée de la Batellerie de Conflans-Sainte-Honorine). Depuis des siècles, la Loire a fourni des emplois à de nombreux habitants, qu’ils soient des professionnels du fleuve et de la navigation ou seulement des riverains qui tiraient une partie de leurs ressources de ce cours d’eau.

                    Rue des Charpentiers                            Logements des Charpentiers

Les charpentiers de Saint-Rambert - Loire

Barquaires et cordiers à l’oeuvre (association des amis du vieux Saint-Rambert)

Les hommes du fleuve : métiers d’hier

Les hommes ont navigué sur la Loire depuis l’époque des gaulois et bien avant. La grande époque de la navigation fluviale dans la Loire remonte au 18ème siècle. Le commerce sur la Loire nécessitait la construction de bateaux qui transportaient du charbon. Au début du 18ème siècle les fabricants de ces bateaux appelés : rambertes,  habitaient à Saint-Rambert. En 1818 une centaine de charpentiers en bateaux employaient environ 300 compagnons et apprentis. Ils assemblaient les bateaux sur la rive gauche de la Loire, de part et d’autre du pont, au lieu-dit «Les Barques». Et en cas d'intempéries, ils rangeaient les outils et abritaient les ouvriers dans une simple cabane. Les bateaux en cours de montage étaient disposés perpendiculairement au fleuve. Le chantier reposait sur 2 longues pièces de bois parallèles ou encore sur des rondins pour faciliter la mise à l’eau. La plupart des charpentiers étaient liés par contrat avec un marchand de Saint-just pour le compte duquel ils travaillaient exclusivement. Ils jouissaient d’une certaine aisance, mais leur situation était dépendante du caprice des éléments et des aléas de la vente de charbon. De nombreux charpentiers exerçaient une autre activité, généralement un travail agricole pendant les mois d’été quand la navigation était très ralentie.

La ramberte, barque rudimentaire à fond plat, faite de longues planches de sapins, était conçue pour un seul voyage. Transportant plus de 12 tonnes de marchandises, les rambertes descendaient le fleuve de Saint-Rambert jusqu'à Roanne et se rendaient parfois jusqu'à Nantes ou Paris. Des milliers de rambertes ont ainsi été construites tout au long du 18ème siècle et jusqu'à la moitié du 19ème siècle pour transporter le charbon de la région stéphanoise. Elles ont ensuite disparu des rives de la Loire avec l'arrivée du chemin de fer.

Les mariniers de Saint-Just

La région a eu jadis sa marine composée d’authentiques mariniers. Les mariniers de Saint-Just dirigeaient les rambertes chargées de charbon jusqu’à Roanne puis les mariniers roannais prenaient le relais pour conduire les bateaux jusqu’à Briare et Paris.

Des contrats liaient les mariniers avec les marchands voituriers par eau de Saint-Just. La navigation sur ce tronçon de la Loire étant particulièrement dangereuse, ces « marins d’eau douce » devaient faire preuve d’une grande adresse et d’un bon savoir-faire. Nombre d’entre eux sont morts au saut du Peyron ou avaient les mains écrasés entre les bateaux et les rochers. Pour se protéger, ils plaçaient un Christ ou une Madone aux endroits réputés dangereux.

Hommes rudes et fiers, aimant la fête, les mariniers n’en vénéraient pas moins leur Saint-patron. En Forez, le culte était dévoué à la Vierge et Saint-Nicolas. Une procession était traditionnement organisée avec la participation de tous les habitants de la paroisse, et les jeux d’eau, comme les joutes, permettaient aux mariniers de montrer leur force et leur adresse. Naviguant une centaine de jours par an, ils exerçaient une autre activité, souvent un travail agricole, mais certains étaient à la fois charpentiers ou voituriers. Leurs femmes se louaient comme dévideuses, domestiques ou fabriquaient du ruban (ce qui explique le grand nombre de métiers à tisser dans cette région).

Les mariniers de Roanne

Roanne était un port important puisqu’on y embarquait et débarquait des marchandises diverses venant de Saint-Etienne, de Lyon, de la vallée du Rhône et des provinces du midi de la France. Les mariniers roannais prenaient alors le relais pour conduire les bateaux jusqu’à Briare et Paris. Dès 12 ans, ils étaient employés à garder les bateaux et à épuiser l’eau. A 16 ans, on les mettait au courant des manoeuvres, de l’entretien des bateaux, et à partir de 17 ans, ils devenaient ouvriers. Les moins considérés des ouvriers étaient les hommes de peine, les manoeuvres. Les hommes du devant se tenaient à l’avant du bateau pour utiliser la bourde et déjouer les pièges. Les tutiers quant à eux commandaient l’équipe.

Des bâteaux sur la Loire

Avant l’apparition du chemin de fer, les voies fluviales étaient des moyens de transport de marchandises. Et dans notre département, la grande époque de la navigation fluviale sur la Loire remonte au 18ème siècle. Les rambertes transportaient alors le charbon de la région stéphanoise vers Nantes et Paris.

Le premier bateau aurait été construit à Saint-Rambert en 1704 par Bernard Robelin d’Yguerande. Saint-Rambert, petite ville construite à la sortie des gorges et de la haute vallée de la Loire est idéalement située. Elle est avec Saint-Just-sur-Loire, sa ville jumelle de la rive droite, à la fois proche des mines de Saint-Etienne et des forêts du Forez et du Pilat. De plus il existe une tradition marinière d’un petit port connu et actif où prospèrent déjà quelques ateliers de charpentiers en bateaux.

Les bateaux de Saint-Rambert étaient appelés sapines, sapinières, rambertes, saint-rambertes ou par déformation salambardes. Ils étaient construits en bois de sapin qui provenait essentiellement des communes des monts du Forez (Estivareilles, Saint-Bonnet-le-Château, Usson-en-Forez…). Les rambertes mesuraient environ 23,40 m de long par 3,5 m de large. Sans voile et dirigée à la rame, cette embarcation n'effectuait qu'un seul voyage. Elle était mise en pièce à l'arrivée.

Pour construire une ramberte il fallait 10 sapins et 7 hommes pendant 2 jours ! On assemblait ces bateaux sur la rive gauche de la Loire, au lieu dit les barques, de part et d’autre du pont. Les charpentiers n’utilisaient jamais de plan ! La construction, les cotes, le choix des pièces de bois étaient dictés par leur expérience.

La simple mousse des bois, matériau courant et peu onéreux assurait l’étanchéité du bateau. Sitôt achevés, ces derniers gagnaient la rive droite où se trouvaient les magasins de charbon, après avoir acquitté la taxe due au garde-port. Avec le temps les ateliers se multiplièrent. Plus de mille bateaux furent construits en 1753, 1450 en 1783. Plusieurs milliers de personnes en vivent ou dépendent directement d’activités connexes.

Port de Roanne sous la neige - En premier plan plusieurs rambertes 

 Huile sur toile de Louis Noirot d'après un dessin d'Isidore Deroyvers 1830 - Musée Dechelette - Roanne - Loire 

Des bateaux pour le transport du charbon

Les rambertes étaient conçues pour recevoir d’importants tonnages afin de transporter de grandes quantités de charbon. Selon leur destination finale, elles pouvaient être surchargées à Roanne, puis à Briare et pouvaient arriver à Paris avec un chargement de charbon d’un poids de 50 à 60 tonnes ! Après 1820 les mines de la Loire connaissent une expansion importante. Le charbon des mines de Rive-de-Gier s’écoule par le Rhône sur la ville de Lyon et au dela sur toute la vallée, jusqu’à la Méditerranée. Le charbon de l’Ondaine et de Saint-Etienne par la Loire jusqu’à Orléans et Nantes et par le canal de Briare et du Loing à toute la Seine. Et 49 départements reçoivent alors le charbon de Saint-Etienne. Au début du 19ème siècle Saint-Rambert et Saint-Just sont sans conteste les sièges d’un des commerces les plus considérables du département. 

Le 30 juin 1827 la ligne de chemin de fer Saint-Etienne-Andrézieux, première ligne de France est lancée. Dès sa mise en service on comprend vite l’intérêt de la voie ferrée pour le transport de charbon qui permettait de l’acheminer plus rapidement et à moindre coût. L’avènement du chemin de fer marque alors le déclin des rambertes. Le chemin de fer s’installera durablement sur le bassin du canal et les ateliers des charpentiers construiront les « chênières », un nouveau type de bateau adapté à la nouvelle voie d’eau, pouvant porter jusqu’à 125 tonnes. [Référence source : « La Loire forézienne, des hommes, des bâteaux, du charbon ». Guy Blanchard, Henri Nochez et terroirs éditions, 2002.]

Renaissance d'une ramberte à Villerest

Avec l'aide du Conseil général de la Loire, l'association "Ensemble à Villerest" effectue la reconstruction d'une ramberte qui devrait participer à "Loire-Atlantique 2006". Aujourd'hui, l'association "Ensemble à Villerest" se lance dans la construction d'une réplique afin de faire connaître cette embarcation mythique et ses techniques de construction. L'objectif était de participer à "Loire-Atlantique 2006", évènement nautique initié par le Conseil général de Loire-Atlantique, qui s'est déroulé du 17 juin au 2 juillet 2006. C'était le premier rassemblement international du patrimoine fluvial. La plupart des grands fleuves du monde y ont été représentés : de la Loire jusqu'au Yang Tsé Kiang, en passant par le Nil.

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